lundi 22 octobre 2018

ALERTE littoral

Ces photos ont été prises entre le printemps 2017 et aujourd'hui sur le littoral tunisien. Ce photo-reportage, aussi à l'intention des autorités locales, aurait pu être pris dans biens d'autres contrées, toutes sans doute...

On me reproche quelques fois un portrait un peu sombre de la situation... mais fichtre la forme, voilà une partie du fond...

Partout des paillotes hideuses sont construites. Les plages étant complètement accessibles, les gens viennent avec leurs véhicules jusqu'au bord de l'eau, polluant l'endroit...et organisant parfois de dangereux rallies, ici à Gammarth.


Des constructions (illégales ?) défigurent la côte comme à Raoued (gauche), à Nabeul (droite) ou près de Kef Abed (bas).
À Rafraf, elles bordent carrément la mer.

Soit des inondations dévastent tout, soit la sécheresse menace. Ici une zone "humide", près de Ghar el Mehl.

Ghar el Mehl n'est qu'une succession de paillotes et de constructions anarchiques. Ici s'est en plus échoué une balise (depuis 2 ans selon des locaux), bougeant avec les vagues et menaçant d'écraser les enfants.

un jardin privé en bord de mer à Chat Mami

Les pâtures longeant les côtes sont surexploités favorisant l'érosion, la désertification et menaçant la biodiversité.

Des entreprises achètent des terrains en bord de mer et exploitent le sable, accélérant encore l'érosion du littoral. À Rimel, une couche de 7 mètres de sable est enlevée. Les terrains nus sont ensuite revendus. Un projet de tourisme écologique se développe ici, afin de faire revivre ce lieu. 

Des quartiers entiers construits en bord de mer sont menacés par des sols instables, comme ici à Tunis près de l'ancien port.

Aucune mise en valeur, ni même protection du patrimoine historique n'est effectuée, comme le montre ce bunker allemand de la 2ème guerre mondiale près de Cap Zebib.

Les sites archéologiques ne sont pas protégés comme à Kerkouane ou Carthage, pourtant classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Les sites deviennent des décharges, aucune poubelle n'étant à disposition du public. Des gravures et graffitis sont permanent comme ici aux grottes de El Haouaria. De plus, des complexes touristiques (anarchiques ?) se développent, comme celui-ci à seulement quelques mètres des grottes.

   
De nombreux sites antiques "sauvages" sont laissés aux aléas météorologiques et des pilleurs, comme sur la plage Bou Krim au Cap Bon (gauche), ou Kef Abed (centre) et alentours (droite).

Toutes les plages, même désertes, sont recouvertes de déchets rejetés par la mer. Des bouteilles, bouchons, chaussures, caisses, restes de bateaux, de voitures... Celles exposées aux vents et aux vagues sont pratiquement infranchissables comme ici près de Cap Serrat. 

De mon expérience, la seule plage "nettoyée" systématiquement est celle de Hammamet. Un tracteur tourne le sable et enfouis simplement les déchets... Les micro-plastiques néanmoins partout subsistent, festin pour les poissons (et donc des hommes les mangeant) et autres insectes. 

Même les sites majeurs sont souillés somme à Ras Angela (gauche), le point le plus septentrional d'Afrique ou Tabarka (droite).

Les abords des plages sont aussi cauchemardesques avec des décharges sauvages d'étendant sur des hectares. Ici en pleine zone touristique de Bizerte, près de l'hôtel Andaloucia au lendemain du Forum de la mer...ventant l'économie bleue ! (on peut encore observer à droite un container, ou "support publicitaire" d'un sponsor français autoproclamé écolo). L'oued-égout longeant l'hôtel se jette directement sur la plage de Sidi Salem, la plus grande de la ville. De nombreuses personnes se plaignent de maladies de la peau notamment. Et il manque ici l'odeur...

Personnellement, le seul danger dans ma vie de voyageur, c'est avec les chiens errants, comme à Paar Suisri, près de Ras Jebel, où une meute "contrôle" la plage.

De nombreuses zones militaires bordent le littoral, avec tirs, etc. engendrant une grande pollution, laissant des impacts dans le paysages, des restes d'obus (sic) et du bruit perturbant la faune. Figurant sur tous les guides de voyages, le Cap Blanc est pourtant inaccessible... de nouvelles constructions (illégales ?) bordent néanmoins ce site.

Sur toute la côte l'érosion est inéluctable, comme à Aïn Damous, près du Cap Blanc.

À la Corniche, zone touristique à côté de Bizerte où les plages ont pratiquement disparu. L'infrastructure touristique suit le mouvement, la nature reprend ses droits. 

Le vieux port de Bizerte, pourtant un autre symbole du pays est à l'agonie (et il manque toujours l'odeur sur les photos).

Affiche récemment ajoutée au musée océanographique de Bizerte. Pourtant dans le bassin voisin, les tortues ont pour seule nourriture...du plastique et autres déchets. (ndlr. une était déjà morte lors de notre visite et donc laissée là...)

Vue du toit du musée, sur une construction (quasi) abandonnée, comme tant d'autres et défigurant encore un peu plus le vieux port de Bizerte.

Et pompon ou cerise sur le gâteau, début octobre 2018, une marée noire s'ajoute encore au tableau. Ces photos ont été prises 3 jours officiellement après la catastrophe et rien ne semble être fait pour contenir la masse de fioul. Seul une dizaines de personnes nettoyaient la plage voisine avec pour seul outil une pelle...

(suite ci-dessous)

vendredi 19 octobre 2018

hORs noir

Bizerte (Tunisie), octobre 2018

d'après les "quelques sources", un réservoir de pétrole situé en bord de mer (...) aurait lâché... Mais tout est sous contrôle - EVERYTHINGS'Szzz UNDER CONTROL - qu'ils disent...
pourtant la marée noire se propage toujours après trois semaines.

mais le temps court toujours, il y a URGENCE, déjà 25 tonnes de pétrole "officiellement".
http://www.gnet.tn/temps-fort/bizerte-la-stir-visee-par-une-plainte-le-maire-et-les-pecheurs-reclament-des-indemnisations/id-menu-325.html

et tout le monde s'en fout !!! en marchant aujourd'hui de Sidi Salem à Rimel, seul un vieux Monsieur me voyant prendre ces photos est venu m'interpeller, la larme à l’œil devant la catastrophe.
Les autres pêchaient, nageaient même... ou n'étaient pas là.
Personne ne nettoyait...seul est passé un petit bateau suivi de deux bouées, misérable coque dans cet obscur néant.

sans titre 1


la cause

vue du pont mobile : tâches d’hydrocarbure (je n'invente pas le mot...  ndlr. hydro veut dire eau !) et de méduses
se confondent en se déversant dans le lac de Bizerte
ou
les catastrophes ne vont jamais seule


en redescendant du pont, côté Zarzouna

zoom de la photo précédente


en plus d'être en bord de mer, ces citernes sont à quelques mètres des habitations
et moins d'un kilomètre du centre ville de Bizerte


bonheur total


plus en détail



plage du Rimel 1

plage du Rimel 2
ou
traces sur la plage
ou
"sur la plage, dans la vague, je recherche des sensations" (ndlr. band : la femme)


coucher de soleil sur un monde


sans titre 2
ou
on vous ment ?
ou
et le petit coquillage, il en pense quoi de toute cette mer....