L'unique train journalier partant bien trop tôt...c'est dans l'après-midi en ce 5 novembre que je retourne en louage (minibus qui part lorsqu'il est plein) à la grande capitale.
Non loin de là, l'hôtel Cirta attire mon attention. Ancienne nomination de Constantine - rêve de tous voyageurs, elle est - inch'Allah - une des prochaine étape de cette grande traversée du Sahara. A peine arrivé, le propriétaire me prend à parti, estimant que le "franzis" n'a pas assez payé. Je lui rétorque énergiquement n'avoir même pas négocié le prix proposé par son maître d'hôtel... Bref, je vais me changer l'esprit autour de quelques bières, petit concert de jazz même dans un bar enfumé de l'Avenue Habib Bourguiba voisine, accompagné d'amis vivant à Tunis.
Courte nuit, les moustiques et le commissariat voisin n'aidant... c'est à six heures et quelques que je rejoins la gare d'où deux trains par jour partent pour le centre-Est du pays Départ prévu à 6h35 mais la guichetière m'annonce directement : "le train est en retard, 7h - 7h30."
"Ça va. Il va venir ? J'ai le temps d'aller boire un café tranquille ?".
Le temps de se faire alpaguer par un voyageur faisant un scandale dans le hall central de si "bonne" heure - bonheur !? - de me tendre mon billet :
"Oui tranquille, 7h30-8h."
Le convoi, une locomotive canadienne des années 60 que me dira plus tard le contrôleur, 3 wagons de seconde classe, s'ébranle finalement vers 10heures. Mais nous partons !!
Unique passager du wagon, le contrôleur et un policier me conseille de changer d'en changer. "C'est dangereux d'être tout seul." C'est pourtant ce qui m'attend pour un bout de trajet, avec une peur toute relative !-
Hachref, assis sur le marche-pied de la seconde voiture me rejoint ensuite à mon balcon.
Peu après, le contrôleur vient nous annoncer, après à peine une heure de trajet, que le convoi n'arrivera pas à destination. "La locomotive manque de puissance pour atteindre le point culminant du réseau ferré tunisien..."
Nous passons alors un pont métallique, réminiscence française et il me dit que même la tour Eiffel à été construite grâce à du minerai transporté sur cette ligne.
"- Elle est un peu tunisienne alors ?"
"- Complètement", me répond-il toujours en français.
Terminus, tout le monde descend. Des chauffeurs qui connaissent les problèmes récurrents des trains tunisiens, flairent l'opportunité. Un petit louage, sorte de pick-up avec un pont couvert, puis un taxi collectif et complètement synchronisé encore un autre louage qui me laisse devant le poste de la garde nationale au pied de la Table de Jugurtha... Je lui fais mine de continuer, yeux noirs, il n'en a cure, trop tard un jeune garde sort.
Ma tente, trop visible, les stressent, souhaitant que je dorme à l'hôtel.
Il ne sait que faire de moi. Fait plusieurs appels, puis un policier vient me chercher. Dans la même situation...il me ramène à la garde-nationale. Je dois accepter la chambre pour en finir. Mais retournant la situation, lui demande cette fois un papier légitimant ma présence. Il ne sait que faire.
Comment t'appelles-tu ? Il ne veut me répondre. Je tente alors : "Khaled !?" ...il me répondra finalement, Didier (prénom d'emprunt).
Je le convaincs alors d'un selfie ensemble devant son office. Il me demande ensuite ami-ami mon contact sur internet, que je décline quand-même...
Encore un thé et je retourne à l'hôtel. Grande première dans ma vie voyageuse, minuit passé, sans même toquer à la porte, alors que j'écris ces quelques lignes, deux policiers entrent dans ma chambre. Cette fois je m'énerve vraiment pour les faire partir. Quelle journée, c'est l'aventure !
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